Futur@cinéma : Les Ecrans pré-sélectionné

Les Ecrans font partie des 56 candidat·e·s retenu·e·s pour la 2ème édition du challenge Futur@cinema sur 115 candidatures déposées, l’occasion pour nous de questionner Mickaël Le Saux, directeur de l'association Les Écrans sur l’idée originale de cette candidature !

 

 

La reconquête des publics dans les salles de cinéma est un objectif qui vous est cher au sein du réseau Les Écrans, raconte-nous comment est né le projet ?

Effectivement, la question des publics et notamment de leur renouvellement est cruciale pour les salles de cinéma. D'autant plus qu'avec la crise sanitaire et la fermeture des lieux culturels pendant plusieurs mois en 2020/2021, les habitudes se sont perdues et le développement des plateformes s'est considérablement accru.
Notre association, qui regroupe une quarantaine de lieux principalement implantés dans les départements de la Drôme, de l'Ardèche et du Vaucluse travaille depuis toujours sur le développement des publics notamment en coordonnant le dispositif Collège au cinéma qui concerne près de 13 000 élèves d'Ardèche et de Drôme. 
Concernant le projet retenu par le challenge Futur@Cinéma, c'est une idée qui nous trotte dans la tête depuis pas mal de temps. Elle s'est construite avec Cyril Désiré, ancien président de notre association et directeur du cinéma Le Navire à Valence pendant de nombreuses années. Il nous semblait important de développer un projet qui permette de lier la découverte de films en salles de cinéma et la possibilité d'accéder à d'autres contenus via une plateforme : c'est sur cette idée que nous avons développé le principe d'un billet connecte appelé Co-NeX.

Comment fonctionnera le billet connecté ?

Nous en sommes encore à l'étape de la préparation de ce projet. Le principe est le suivant : lorsqu'un spectateur ou une spectatrice se rend au cinéma pour voir un film, il lui sera proposé, moyennant le paiement d'un supplément d'obtenir un billet complémentaire afin d'accéder, à l'issue de la séance, à du contenu en ligne. On peut imaginer par exemple l'accès à un court métrage du même réalisateur ou de la même réalisatrice, l'accès à une scène coupée au montage, la musique originale du film en écoute, etc. 

 

Comment sera déterminé la nature du supplément ? En fonction du public ou du film ?

Il nous semble important que le supplément proposé soit lié au film. C'est une question d'éditorialisation du projet. D'autant plus que nous ne voulons pas le mener seuls mais en partenariat avec des plateformes existantes telles que Tënk basée en Ardèche et qui propose une sélection de documentaire, l'Agence du Court Métrage à Paris qui possède un catalogue de plus de 15 000 films depuis la création du cinéma, ou encore 1D-Lab, application régionale consacrée à la musique et aux jeux.

 

Une occasion rêvée de poursuivre votre mission de « passeur » à travers une ouverture du regard ?


Il nous semble important en effet de ne pas rester cloisonnés à l'heure où les pratiques culturelles évoluent et que les écrans se multiplient dans les foyers... On parle souvent d'un vieillissement du public des cinémas indépendants et art et essai et de la difficulté de toucher les jeunes de 15 à 30 ans qui se rendent pourtant au cinéma tout en étant de grands usagers des contenus en ligne et des réseaux sociaux. 
Lorsque l'on parle des plateformes, on pense généralement aux grands opérateurs américains qui concentrent une large part du marché. Pourtant, d'autres services avec une ligne très cinéphile et indépendante existent et ont une approche proche du travail des programmateurs et programmatrices de cinémas. Plutôt que d'opposer salles de cinéma et plateformes, il nous semble important d'envisager une collaboration active qui permettra de garantir la pérennité du modèle unique de financement de la création cinématographique en France.

 

A quelle échelle souhaitez-vous le déployer ?

A l'échelle planétaire ! (rire)

Non, dans un premier temps, si nous réussissons à développer ce projet, il sera certainement testé sur notre territoire. A côté des Écrans, il existe 3 autres réseaux de cinémas indépendants en région  Auvergne-Rhône-Alpes. Nous avons l'habitude de travailler ensemble et la dimension régionale serait une bonne échelle de déploiement pour une première phase. Ensuite, rien n'empêcherait que ce service soit proposé partout en France...

 

Quelles sont les étapes à venir du projet ? (Date de la réponse, si vous remportez, que se passe-t-il ?)


Nous avons appris fin août que notre dossier était retenu. Le challenge Futur@Cinéma se déroule pendant toute l'année scolaire 2022/2023. Différentes sessions de travail sont prévues tout au long de l'année lors de festivals de cinéma. Début juillet 2022, le comité de pilotage dévoilera les projets aboutis et pouvant être soutenus et déployés. 
En fait, durant les prochains mois, nous allons échanger avec d'autres porteurs de projets et des personnes soutenant notre idée afin de créer une équipe capable de mener le projet à son terme.
On en reparle l'été prochain pour la suite de cette aventure ?

 

Autre chose que tu souhaites ajouter…


Juste rappeler que nous avons la chance dans nos départements et notamment sur le territoire de Valence Romans Agglo de disposer d'un réseau de cinémas de qualité et de proximité et que le plaisir de découvrir un film en salle de cinéma reste incomparable. Rendez-vous dans vos cinémas ?

Réponse donc bientôt pour découvrir les lauréats ! D’ici là on croise les doigts et on salue l’initiative !